L'ancienne ministre Cécile Duflot a vivement critiqué le système des voitures de fonction de luxe qui bénéficient de dispositifs de défiscalisation. Selon elle, cette pratique représente une niche fiscale importante et un manque à gagner considérable pour les finances publiques, estimé à 1,8 milliard d'euros annuellement. Elle appelle à une révision de cette mesure, jugée incohérente dans un contexte de restrictions budgétaires.
Points Clés
- La défiscalisation des voitures de fonction de luxe coûte 1,8 milliard d'euros par an à l'État.
- Cécile Duflot estime que des véhicules comme Ferrari, Porsche ou BMW ne devraient pas être considérés comme des voitures de fonction.
- Ces voitures sont majoritairement utilisées à des fins personnelles, contredisant leur statut professionnel.
- L'ancienne députée plaide pour une limitation de la taille et du prix des véhicules de fonction.
Une Niche Fiscale à Éradiquer
Lors d'une intervention sur RMC Story, Cécile Duflot a pointé du doigt le système actuel des voitures de fonction, qu'elle qualifie d'"énorme niche fiscale". Elle soutient que le gouvernement devrait s'attaquer à cette dépense, qui pèse lourdement sur le budget de l'État. Le montant annuel du manque à gagner, 1,8 milliard d'euros, dépasse même le budget alloué au ministère de la Jeunesse et des Sports, a-t-elle souligné.
Le Luxe Incompatible avec la Fonction
Duflot remet en question la définition même de ce qui constitue une voiture de fonction. Pour elle, des marques prestigieuses comme Ferrari, Porsche ou BMW ne devraient en aucun cas entrer dans cette catégorie. Elle avance que 70% des voitures de luxe achetées le sont sous le statut de véhicule de fonction, alors qu'elles ne remplissent pas cette fonction. Les chiffres avancés sont frappants : trois quarts des Porsche vendues en France, deux tiers des BMW, et même 80% des Ferrari Daytona seraient des voitures de fonction.
Usage Personnel et Solidarité Nationale
Le problème est exacerbé par le fait que ces véhicules sont utilisés à 70% pour des trajets personnels, et non professionnels. La défiscalisation est donc accordée pour un usage qui n'est pas celui prévu. Dans une période où l'on demande des efforts à tous les citoyens, Cécile Duflot trouve inconcevable que l'État subventionne indirectement l'achat et l'utilisation de voitures de luxe pour des déplacements privés. Elle rappelle que seulement 20% de la population active bénéficie d'une voiture de fonction, et s'interroge sur la notion de solidarité nationale dans ce contexte.
