À quelques jours de son investiture, Donald Trump fait trembler les constructeurs européens. Alors que la guerre commerciale avec la Chine fait rage, les constructeurs européens appellent l'UE à n'en pas créer une seconde avec les États-Unis.
Points Clés
- Ola Källenius, PDG de Mercedes, exprime ses craintes d'un conflit commercial avec les États-Unis avant l'investiture de Donald Trump.
- Donald Trump menace d'augmenter les droits de douane sur les produits européens.
- Les constructeurs demandent à l'UE d'agir pour éviter un conflit commercial et adapter ses politiques climatiques face aux défis de l'industrie automobile.
Les constructeurs automobiles européens ont récemment exprimé leur inquiétude face à la possibilité d’un conflit commercial avec les États-Unis, à quelques jours de l’investiture de Donald Trump.
Lors du salon de l’automobile de Bruxelles, Ola Källenius, le PDG de Mercedes et président de l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), a averti qu’une guerre commerciale pourrait "faire souffrir considérablement" l’industrie automobile.
Les Inquiétudes Face Aux Menaces De Donald Trump
Donald Trump, qui prendra ses fonctions lundi prochain, a déjà menacé à plusieurs reprises d'augmenter les droits de douane sur les produits européens. Si ces menaces devenaient réalité, elles pourraient porter un coup dur au secteur automobile, pour lequel les États-Unis constituent un marché clé. En 2024, le marché américain représentait environ 15 % des ventes mondiales de Mercedes.
Ola Källenius, tout en appelant au calme, a exhorté l’Union européenne à agir de manière préventive. Dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, le lobby automobile européen a demandé à l’UE de "tenter d’éviter un conflit commercial potentiel". Selon Ola Källenius, "plus les marchés sont libres et ouverts, mieux c'est pour l'industrie automobile européenne", citant en exemple les échanges avec les États-Unis et la Chine.
Appel À Plus De Flexibilité Dans Les Politiques Climatiques
Outre les craintes liées au commerce, les constructeurs européens ont réitéré leurs demandes de flexibilité dans la politique climatique de l’UE. En difficulté pour respecter les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés pour 2025, l’industrie redoute les sanctions financières que l’Union pourrait leur infliger. Les constructeurs peinent notamment à écouler leurs modèles de voitures électriques, un marché qui "ne se développe pas comme il le devrait", selon Sigrid de Vries, directrice générale de l'ACEA.
Sigrid de Vries alerte sur un risque "existentiel" pour l’industrie, déjà fragilisée par des suppressions d’emplois. Elle appelle à des mesures d'accompagnement plutôt qu’à des amendes. "L’UE ne peut pas se contenter d’avoir des objectifs sur le papier et d’être très rigide. Il faut s’adapter aux conditions du monde réel", plaide-t-elle.
Réactions De L'UE Et Des ONG
Face à ces préoccupations, Ursula von der Leyen a promis de lancer prochainement une concertation avec le secteur automobile. Ce jeudi, le commissaire européen à la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, était à Stuttgart pour échanger avec les acteurs de la filière et écouter leurs doléances.
Cependant, les ONG environnementales craignent un éventuel affaiblissement des mesures du Green Deal, qui avait été adopté durant le précédent mandat. Elles appellent à maintenir des objectifs ambitieux malgré les pressions du secteur.