Renault termine l'année 2025 sur une note d'optimisme, marquée par un relèvement de sa notation financière par S&P Global. Cette amélioration intervient après une année riche en rebondissements, incluant des crises internes et des succès stratégiques, qui ont mis à l'épreuve la résilience du constructeur automobile français.
Points Clés
- Amélioration de la notation financière par S&P Global, ramenant Renault dans la catégorie "investment grade".
- Surmonter une crise majeure suite à la démission surprise du PDG Luca de Meo.
- Publication d'un avertissement sur résultats, impactant négativement le cours de l'action.
- Reconquête de parts de marché en Europe et en France.
- Conclusion d'accords de partenariat stratégiques avec Geely et Ford.
- Lancement prévu de 10 nouveaux modèles d'ici 2027.
- Malgré les bonnes nouvelles, le cours de l'action reste sous pression.
Un Retour dans le Vert Financier
Le 18 décembre, l'agence S&P Global a rehaussé la notation financière de Renault à BBB-. Ce changement marque le retour du constructeur français dans la catégorie des entreprises "investment grade", facilitant ainsi son accès à un financement à des taux d'intérêt plus avantageux. Ce statut avait été perdu en 2020, suite aux turbulences post-ère Carlos Ghosn et à la crise sanitaire. L'objectif de retrouver cette notation, fixé comme priorité par l'ancien PDG Luca de Meo en 2022, a finalement été atteint après plus de trois ans.
Une Année de Turbulences
Paradoxalement, cette reconnaissance financière survient après une période de forte instabilité pour Renault. La démission inattendue de Luca de Meo le 15 juin a provoqué une onde de choc, entraînant une chute de 10% du cours de l'action le lendemain. Un mois plus tard, un nouvel avertissement sur résultats, non anticipé par les analystes, a fait chuter le titre de 18%. De plus, une provision comptable de 9,5 milliards d'euros a été enregistrée suite à une réévaluation de la participation de Renault dans Nissan, impactant significativement les comptes de 2025.
Vent Porteur et Nouveaux Partenariats
L'automne a vu un retour des bonnes nouvelles pour le groupe. Les ventes du troisième trimestre ont augmenté de 9,8% sur un an, et les immatriculations en Europe ont progressé de 6,5% sur les onze premiers mois, augmentant la part de marché à 11,4%. En France, Renault a égalé les ventes de Stellantis. La stratégie de partenariats s'est également avérée fructueuse avec des accords au Brésil avec Geely, donnant accès à la plateforme multi-énergie du constructeur chinois. Plus significatif encore, un accord majeur a été conclu le 8 décembre avec Ford pour la fabrication de deux petits véhicules électriques dans l'usine de Douai, et des discussions sont en cours pour des investissements communs dans les véhicules utilitaires.
Perspectives et Défis Boursiers
Ces partenariats, combinés au lancement de 10 nouveaux modèles d'ici 2027 et à une offre hybride et électrique renforcée, ont convaincu S&P Global de la capacité de Renault à maintenir une marge opérationnelle de 6% dans les deux prochaines années, même dans un marché concurrentiel. Cependant, les marchés financiers restent prudents. Malgré les succès récents, le cours de l'action peine à se redresser, affichant une baisse de 24% depuis le début de l'année. La capitalisation boursière est retombée à son niveau de 2021. Une amélioration significative est attendue avec la présentation du nouveau plan stratégique au premier trimestre 2026.
