Jean-Michel Imparato, le PDG de Stellantis Europe, a dévoilé lors du Salon de Munich un plan ambitieux visant à soutenir l'industrie automobile européenne face aux défis actuels. Le constructeur propose des ajustements sur les objectifs de CO2 et suggère de nouvelles approches pour stimuler le marché, notamment à travers la création d'une "kei-car européenne" et un système de crédits CO2 pour le renouvellement du parc automobile.
Les Quatre Exigences de Stellantis
Stellantis a présenté quatre propositions clés à l'Union Européenne pour adapter la transition écologique aux réalités économiques et industrielles.
- Assouplissement des objectifs CO2 : Le groupe juge la trajectoire actuelle de réduction des émissions de CO2 irréalisable d'ici 2030 et 2035, invoquant le contexte économique, l'insuffisance des infrastructures de recharge et le manque de compétitivité des véhicules électriques.
Le Marché des Utilitaires Légers en Ligne de Mire
Stellantis met en avant l'atteinte difficile des objectifs pour les véhicules utilitaires légers, où la part des motorisations électriques et hybrides rechargeables n'est que de 9,4% au premier semestre. Le constructeur, qui détient un tiers de ce marché, est particulièrement exposé aux amendes. Il propose la suppression des objectifs ou une moyenne sur cinq ans, et suggère l'introduction d'une motorisation hybride diesel pour réduire les émissions.
L'Émergence de la "Kei-Car Européenne"
Pour répondre à la demande de véhicules plus abordables, Stellantis plaide pour la revitalisation du segment A avec une "kei-car européenne". Inspirée des mini-véhicules japonais, cette voiture serait simple, basique, potentiellement mild-hybrid, avec une vitesse limitée et un prix d'environ 15 000 euros. L'objectif est de proposer une alternative accessible face aux véhicules coûtant plus de 40 000 euros. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a montré une ouverture à cette idée.
Un Nouveau Système de Crédits CO2
Stellantis suggère un système de crédits CO2 pour encourager le renouvellement du parc automobile, plutôt qu'une focalisation exclusive sur le véhicule électrique. Ce mécanisme, qui ne mobiliserait pas de fonds publics, récompenserait les constructeurs pour chaque véhicule plus ancien remplacé par un modèle plus récent (thermique, hybride léger ou occasion récente). Cela permettrait d'éviter les pénalités CO2, de prolonger la vie des hybrides et de soutenir les concessionnaires.
Le Soutien à la Batterie Européenne
Face aux difficultés de la filière des batteries en Europe, soulignées par la faillite de Northvolt, Stellantis appelle à un soutien accru de Bruxelles pour les fabricants de batteries afin d'assurer l'indépendance et la neutralité carbone du continent.
Le Spectre de Carlos Tavares
L'article rappelle les positions antérieures de Carlos Tavares, ancien PDG de Stellantis, qui défendait la date butoir de 2035 et se positionnait comme un pionnier de l'électrique. La réintégration de Stellantis à l'ACEA et le réalignement de ses positions sur celles d'autres constructeurs européens marquent un changement de stratégie.